L'arrivée du Dr. Vaan ... [LIBRE]

1er contact

Le réveil sonne ... Malgré la musique douce et calme, je trouve qu'elle est un peu agressive. Me voilà réveillée, j'ouvre un œil ... Puis deux.
J'éteins mon réveil, me met en position assise puis je m'étire doucement. Je descends de mon lit en mettant mes petites ballerines faisant office de chaussons.
Je regarde l'heure du coin de l’œil : 6h30. J'ai plutôt bien dormi car couchée tôt ~ L'habitude doit en être pour quelque chose aussi. Il faut que je la garde !

Je me dirige vers la cuisine, toujours dans ma nuisette bleue. Heureusement que le climat n'est pas très différent que celui de Paris, sinon, j'aurai changé toute ma garde robe ... Pas que ça me gêne mais une bonne partie de mes économies sont passées dans l'achat de cette charmante maison.

Je prends mon petit déjeuner en regardant les informations du matin à la télé. J'aurai préféré écouter la radio, mais je ne suis pas assez douée pour tout comprendre. Ils parlent trop vite ces Américains ... Pauvre petite Française que je suis.

Il est 7h, je devrais aller prendre ma douche puis m'habiller convenablement ensuite. Je prends tout mon temps, même si mon rendez-vous n'est que dans une demie-heure. Se faire désirer est quelque chose que j'adore ~
Je partirai en temps voulu ... Je ne pense pas que quelqu'un d'autre soit sur le poste, sinon, je ferai tout pour l'obtenir ! Je ne serai pas du tout fair-play ! La compétition, ça me connaît.

Avant de partir, je ferme les fenêtres que j'avais ouvertes pour aérer. Je prends ma petite ombrelle bleue, mon portable, mes clés et surtout, l'indispensable : Ma petite mallette pleine d'instrumentation médicale.
Je pars de chez moi en veillant à fermer la porte d'entrée.

Je m'en vais à pied. Par chance, l'hôpital n'est pas très loin, je dirai 10 minutes avec une allure modérée. J'en profite pour reconnaître un peu les lieux ... Il faudrait que je prenne le temps, un jour, de visiter Lavandia.

Me voilà arrivée. J'espère ne pas me perdre ni me tromper d'endroit. Bon logiquement, c'est ici.
Je vais à l’accueil pour demander des renseignements, en essayant d'avoir un bon accent ...

"Bonjour, j'aimerais savoir où se trouve votre Département des ressources humaines, s'il vous plaît."

La Dame de la réception avait l'air surprise. Oui, bon, je sais, cela s'entends de suite que je ne suis pas du coin ... Mais cela ne veut pas dire que je suis une touriste tout de même !

"Au soul-sol, couloir de gauche, 1ère porte à Droite."

Je remercie cette femme avant d'aller à l'endroit indiqué. Je me retrouve devant la porte du D.R.H : Mr. Boulot. J'ai étouffé un rire lorsque j'ai lu ce nom ... Cela ne veut peut-être rien dire pour eux, mais moi ~
Bref, arrêtons un instant de sourire bêtement, et frappons à la porte. Je suis un peu en retard ...

"Rentrez !"

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Je rentre donc, avec le sourire. Je referme la porte derrière moi, puis je vais m'asseoir devant le grand bureau du Directeur des Ressources Humaines.

"Mademoiselle Vaan ! Je vous attendait avec impatience. J'ai eu bien peur que vous ne veniez pas par manque d'intérêt pour ce poste."


"Et bien, me voici Mr Boulot."

"Ah ... Votre accent confirme bien vos origines. Je dois avouer que cela me trouble un peu."


"Vous ferez avec, n'est-ce pas ?"

"Oui, bien sûr. Tout le monde ! C'est charmant ~ Je vais vous menez à votre bureau"

Nous quittons donc la pièce pour aller voir mon bureau ... J'espère qu'il sera totalement différent de mon ancien bureau, j'y était vraiment mal à l'aise.
Il est situé au RDC, c'est un bon point, je n'aurai pas à prendre l'escalier ou bien l’ascenseur.
Devant la porte de celui-ci, l'homme me passe les clés pour que je puisse avoir l'honneur de passer devant, ainsi, de découvrir par moi-même les lieux. Belle initiative, j'aime bien être en première ligne.
J'ouvre donc la porte, je m'émerveille à la vue de cette pièce.

"Wouah ... C'est ..."

"Neuf, Mademoiselle."


"Ce n'est pas ce que je voulais dire ... C'est grand et plutôt accueillant."

"Content que cela vous plaise. Gardez donc vos clés, j'en ai un double si vous perdiez celles-ci."

Je me dirige vers le bureau et pose au sol ma petite mallette de transport. Ensuite, je fais le tour du bureau. Oh la la ~ Et dire qu'avant, je n'avais que 6m² ~ C'est le bonheur ici, le design est parfait, tout est propre et bien rangé ! Il y a même un meuble pour les dossiers patient ! Adieu la paperasse qui traîne sur le bureau. Puis il y a une grande fenêtre qui donne sur l'extérieur ~ Un vrai petit paradis ~

"Votre bipeur est sur le bureau. Je l'ai fait relié à votre téléphone mural. Vous avez le numéro 2457."


"Pour l’ordinateur, j'ai des identifiants ?"

"Tout à fait, lors de votre première connexion, vous pourriez choisir votre identifiant et mot de passe."


"Très bien ..."dis-je en m'asseyant sur le fauteuil.

"Je vous laisse quelques instants, je vais appeler les services techniques pour qu'ils mettent votre nom sur la porte ... Si, toute fois, vous acceptez l'offre d'emploi."


"Je signe sans hésiter, Mr Boulot."

Il me sourit puis part dans le couloir. Je me détends dans le fauteuil ~

(fr) "Alors là, je sais que je ne serai pas souvent là. Mais j'aime beaucoup ce bureau ~ Je pense que la première chose à faire sera de lire tout les dossiers que l'ancien chirurgien a laissé ici ..."

J'aime bien savoir ce qu'il s'est passé, pourquoi et le dénouement de chaque opération. La chirurgie est un domaine passionnant pour moi.
Je vais chercher une première pile de dossiers ... que je n'ai pas eu le temps d'ouvrir que le D.R.H rentre dans la pièce.

"Voilà, ce sera fait aujourd'hui. Quand souhaitez vous commencer ?"


"Le plus tôt que possible. Maintenant même."

"Magnifique ! J'ai le contrat de travail avec moi. Tenez."

J'en lis quelques passages. Tout est ok, mais avant de signer, je pose quelques questions : Les outils sont-ils fournis, ou bien je peux travailler avec les miens ? Qui sont les infirmiers et infirmières qui travaillent avec moi ? Quels sont mes horaires, malgré que ma spécialité soit l'urgence ? Mon salaire aussi ...
Après que toutes mes questions ont été répondues. Je signe mon contrat de 6 mois, qui sera certainement renouvelé plus tard. du moins je l'espère !

C'est maintenant officiel : Je suis Docteur Vaan Krystal, chirurgienne urgentiste de cet hôpital.
Je souris bêtement, mais il faut dire que je suis heureuse de pourvoir travailler ici.
J'étais loin de m'imaginer que mon travail allait très vote me rattraper ...

1ère opération

Cela fait quelques petites heures que je me familiarise avec mon ordinateur, j'ai aussi lu quelques dossiers médicaux. C'est une catastrophe : Le chirurgien avant moi n'avait réussi que le quart de ses opérations d'après mes calculs ... Je n'ai pas tout lu encore ... Mais c'est déjà un désastre. JE me demande s'il a été viré ou bien autre chose.
Tout à coup, le téléphone et le bipeur sonnent. Je décide de décrocher comme à mon habitude à Paris :

(fr) "Allô ? Docteur Vaan à l'appareil."

Pas de réponse immédiate ... Mais où avais-je la tête. Je reprends ma phrase, en Anglais cette fois-ci ! De suite, on me répond assez paniqué : "C'est une urgence, un enfant de 10 ans doit se faire opérer immédiatement suite à un éclatement de l'appendice. Venez en salle d'opération au pôle des urgences."
Puis ça a raccroché. Sans perdre une seconde de plus, je prends ma mallette puis je cours vers ... vers ... Houston, nous avons un problème ...
Je ne sais pas du tout où se situe les urgences ici. J'aperçoit une personne dans le couloir ! Je sprint pour aller lui demander le chemin.
La pauvre Dame apeurée me dit exactement la marche à suivre. C'est au RDC, j'aurai dû m'en douter que c'était au même étage que mon bureau ...
Arrivée aux urgences, je repère une infirmière. Je lui demande expressément mon chemin, mais à part m'aider, elle me crie dessus.

"Que faites-vous ici ?! Ce n'est pas une zone tout public Madame !"


" Je suis chirurgienne ! Menez-moi à la salle d'opération de suite !"

"Vaan ?"


"Exact, maintenant faites ce que je vous demande !"

"Bien suivez-moi."

Bah dis donc, enfin ! Je sais que je suis plutôt impatiente des fois, mais là, j'ai bien raison de l'être !
Je suis enfin dans la salle blanche pour que je puisse me laver les mains et avant bras, mettre un masque et tout l'équipement qu'un chirurgien doit avoir. Bien sûr, deux infirmières m’assistent pour aller plus vite. Une autre infirmière a pris ma mallette et a commencé a désinfecter en profondeur mes outils. Un infirmier anesthésiste était en train de surveiller la santé du patient et son état d’endormissement. Dès mon entrée, il me fit remarquer :

"Il était temps ! Ces constantes vitales sont en nette chute ! Seule sa température augmente, ce qui n'est pas bon signe !"

Une infirmière de bloc opératoire était prête à me passer les instruments. Elle avait déjà réglé le scialytique. Il est temps pour moi de montrer à cet hôpital ô combien les Français sont les meilleurs en terme de chirurgie !

Je me place donc, correctement par rapport à la table d'opération, puis j'applique ce que l'on m'a appris : Toujours dire ce que l'on va faire au patient avant de réaliser le geste médical.

"Je vais faire une appendicectomie. Tout d'abord, je vais stériliser l'aine droite. Infirmière, antiseptique, s'il vous plaît."

"Bien" dit-elle en me passant ce que je lui avait demandé.

Toute l'opération se déroule à merveille malgré que le temps de survie de l'enfant s'écourte petit à petit.
J'applique toujours les même règles pour les différentes étapes d'une appendicectomie : Incision dans la peau par un scalpel, incision du facia lata avec un bistouri électrique, incision du Péritoine par le scalpel. Étapes plutôt faciles et rapides ... Vient ensuite le moment de mettre à part l'appendice, en ayant préalablement enlevé toutes les saletés. Ligaturer, suturer puis exciser l'appendice. Il ne manque plus qu'à refermer le tout ...

Le petit garçon est sain et sauf. L'infirmier me fait un pouce levé pour me dire que le patient est prêt à être réveillé. L'infirmière du bloc me félicite de mon travail. Nous quittons la salle d'opération par le biais d'un autre salle blanche prévue pour les sorties.

Ah ~ J'adore ce moment où j'enlève toute la panoplie du parfait chirurgien ! Liberté ~
Je découvre les visages de mes équipiers : L'IBODE est une belle jeune femme au visage doux et chaleureux. Notre IADE a plutôt un visage strict, mais au moment de sourire, il parait très amical et soucieux d'autrui.
Cette petite équipe semble parfaite ! Je sens que je vais me plaire avec ses deux là. La Dame vient me voir en première, laissant partir l'homme surveiller l'état de sante du jeune garçon.

"Enchantée de vous rencontrer Docteur Vaan. Je suis l'infirmière Caem Irina. Notre infirmier est Lewis Karl. Vous avez été merveilleuse."


"L'opération s'est bien déroulée car vous étiez tout les deux à mes côtés."

"Hi hi hi. D'ailleurs, c'est la première fois que l'on me dit "s'il vous plait" lorsque je passe les instruments ... Vous êtes vraiment différentes de l'ancien chirurgien !"


"Ah, tant que ça ?"

Elle hoche la tête avec un sourire. Mes doutes sur ce chirurgien sont réels donc ... Il était vraiment mauvais. Avait-il seulement la formation adaptée ?
Voilà que l'infirmier vient à notre rencontre.

"Irina, il commence à émerger le p'tiot."

"J'y vais."

La voilà partie, toujours le sourire aux lèvres. Je me retrouve seule avec Karl. L’ambiance devient assez froide et tendue. Je tousse un peu ...

"Je ne suis pas le genre à adorer les chirurgiens avec leur air de supériorité à chier ... Mais vous êtes différente. Et pas que pour votre accent Frenchy."


"Hum ... Merci, je ne sais pas trop comment le prendre ..."

"Comme vous le voulez, mais ne gueulez pas."

Et bien .. Je ne sais pas si au final il m'apprécie ou pas. qu'importe, un collègue de travail restera toujours un collègue de travail même si on ne se supporte pas.

"Je vais aller voir si le patient se remet de l'opération."

"Quoi ? Vous dites ça sérieusement ?"


"... Oui, pourquoi tant de surprise ?"

"Je n'ai pas le droit de l'être peut-être ?!"dit-il désagréablement.

Je ne dis rien puis je vais au chevet du garçon. L'IADE est plutôt franc, je préfère ça aux faux-semblants et aux gens malhonnêtes ...
Arrivée près du petit bonhomme, Irina a l'air d'être aussi surprise que Karl. Bon Dieu, c'est si spectaculaire que ça ?

"Je vais aller voir Karl pour qu'il prévienne ses parents en salle d'attente pour leur dire que tout s'est bien passé. Pendant ce temps, je vais laver vos outils."

Je fais un signe de tête pour faire office d'un "d'accord". Je suis donc seule avec l'enfant, qui avait l'air d'être réveillé convenablement.

"C'est vous qui m'avez soigné ?"


"Oui, ainsi que deux autres personnes."

"Merci, j'avais tellement mal ..."

Je souris, je préfère largement voir une personne comme cet état là plutôt que Mort. Il a eu de la chance que tout ce soit passé très vite, et qu'il s'en remette aussi vite. Une infirmière vient nous voir.

"Je vais l'emmener dans sa chambre, vous voulez l'accompagner ?"

J'hésite un moment, mes outils ne sont toujours pas nettoyés, c'est sûr ... Tant pis, j'espère qu'Irina me les apportera ou bien les gardera en lieu sûr.

"Oui, je vais rester un peu avec lui ... Je pourrai parler aux parents par la même occasion."

Tout s'est bien passé pour cette première journée. Je ne pensais pas que l'on pouvais avoir si soudainement avoir besoin de moi ici ...
En tout cas, j'ai fait bonne impression. J'ai hâte à demain ... voir même ce soir, s'il y a des urgences ~

1er échec

Depuis l'opération du garçon, il ne s'est pas passé grand chose, a part que j'ai fait mon compte rendu grâce au dictaphone qui était dans un des tiroirs de mon bureau ... Le DRH m'a même donné mon après-midi après avoir entendu que ma première opération ici fut un succès.
Du coup, je suis retournée chez mon petit chez moi. Mais je suis revenue travailler l'après-midi ... Je ne pouvais pas tenir en place ... Puis il fallait que j'épluche un à un tous les dossiers patients présent dans mon bureau.

Arrivée à mon lieu de travail, je m'assois immédiatement dans le fauteuil en ayant pris le sion de prendre une bonne pile de dossiers ...

Des heures sont passées ...
Je constate que l'ancien chirurgien ne réussissait pas beaucoup d'opérations ... Certes certains étaient irréalisables, mais pour d'autres ... C'est étrange.
Il y a une autre chose qui me saute que yeux : Une partie non négligeable des patients viennent de Rosapaline ... Un orphelinat situé pas trop loin, d'après ce que j'en sais ... Je me demande si ces pauvres enfants sont bien traités.

Il est 18h30 ... Je ne devrais pas tarder à partir. Même si j'aimerais rester là toute la nuit et tester la chambre de garde qu'il y a près des urgences. Ah, que j'aime mon métier ~
Oh ! Mes outils ! Ils faut que j'aille les récupérer !
Je me lève donc, j'enfile ma blouse blanche et prends mon bipeur puis je me dirige vers les urgences. J'espère qu'Irina sera là ... Ou Karl ... Peut-être que ce n'est pas la même équipe. Bah, je verrai bien ...

Alors que j'était entrain de marcher à travers les couloirs. Mon bipeur sonne. Il affiche un numéro que j'ai fait l'effort d'apprendre : Celui des urgences. Ce n'est pas bon signe, j'accours donc vers le service.
Une fois arrivée, une infirmière me saute dessus, me pousse vers le bloc et m'aide à me changer tout en expliquant succinctement la situation :

"Une jeune fille a tenté de se défenestrer. Elle a de multiples hémorragies au niveau des poumons et du crâne. On suspecte aussi une fracture de celui-ci. A vous de jouer Docteur Vaan."

Bon Dieu ! Amener ici une fille dans un tel état ! Il va falloir que je me donne à fond et rapidement !
Une fois rentrée dans le bloc, je me met de suite au travail. Je n'ai pas la même équipe, ni mes outils ... Zut ! Je dois faire avec ! Ce n'est pas pour rien que je suis Chirurgienne Urgentiste !

Quel état déplorable. Je ne sais pas par où commencer. Allons au plus critique : Le crâne.
Effectivement, il y a une bonne fracture. Je vois aussi qu'il y a beaucoup de morceaux de verres dans son dos ...
Malgré la difficulté, j'arrive à stopper l'hémorragie cérébrale. Mais malheureusement, la patiente décède peu de temps après ... A cause des hémorragies internes et externes des poumons. Pourtant, j'ai tout fait pour qu'ils ne soient pas mortels.
Inutile d'essayer de choquer, la jeune fille avait perdu trop de sang malgré les multiples transfusions.

Merde ... Il était déjà trop tard lorsqu'elle est arrivée, j'en suis certaine ... Ou bien je suis mauvaise ... Oui, après tout, je n'ai aucune excuse.

Après m'être dévêtue. Je remarque que les infirmières faisaient la courte paille pour savoir laquelle d'entre elles allait annoncer la Mort de notre patiente à son amie qui attendait dans la salle.
En rogne, je me dirige vers elles qui leur fait remarquer :

"Quelle honte ... Faire ça, vous qui êtes du personnel soignant ... J'y vais. ... Idiotes ..."

Je vais donc dans la salle d'attente avec une tête assez triste. Ce n'est pas le comportement irresponsable des infirmières qui me met cet état là, mais le fait de ne pas avoir pû sauver cette personne. C'est la première fois que cela m'arrive ... On dit toujours que ça arrive aux meilleurs, mais je n'aurais voulu ne jamais connaître l'échec ...

Je regarde partout dans la salle à la recherche de cette amie ... La voilà, elle est toute seule, silencieuse. Elle semble m'avoir remarquée. Désolée ma belle ... Je ne suis pas souriante.

Je m'avance donc vers cette jeune fille qui est restée bien calme. C'est assez étrange, j'ai toujours par habitude que l'on me saute dessus en me posant la question fatidique : Comment ça s'est passé ? Il ou elle est en vie ?
Mais dans un sens, le calme de cette inconnue m'aide à prendre la parole sereinement.

"Je suis désolée. Votre amie n'a pas survécu à ses blessures ... L'équipe et moi-même avons fait tout ce que nous pouvions."

Et voilà Krystal ... Tu te justifies encore. Décidément, il va peut-être que je m'habitue aux échecs dans cette ville ... Après tout, l'ancien chirurgien n'était peut-être pas si mauvais. Je ne veux même pas y penser ... A la possibilité que cette ville soit maudite ...

1ere rencontre

A l'entente de mes paroles, la mystérieuse jeune fille n'eu aucune larme. Certaines personnes sont comme ça ... Ils sont tristes mais il ne peuvent pas pleurer. C'est simplement la première fois que je vois ça. C'est surprennant mais bon ...

"Ne soyez pas désolée … Tamara était … Quelqu’un de très perturbé, je me doutais bien qu’un jour quelque chose dans ce genre finirait par arriver. Dieu merci, les autres orphelins n’ont pas vu cet effroyable spectacle."

Elle a bien raison, je ne pensais plus au fait qu'elle se soit défenestrée ... D'ailleurs, il y a toujours ce détail qui me perturbe : N'avait-elle pas ouvert la fenêtre avant de sauter ? Peut-être bien qu'elle fuyait quelque chose ... Ou alors une hallucination aurait eu raison d'elle ... Je reste perplexe quant aux raison de son suicide. J'en parlerai certainement aux membres de l'église plus tard ... Enfin, si je m'en souviens et surtout, si j'en ai le temps ...

"Je ne vous ai encore jamais vu ici, vous êtes nouvelle ?"

Oh, je ne me suis pas présentée, c'est vrai ... J'aurai pu le faire ! Sacrebleu ! J'essaye de sourire du mieux que je peux avant de lui révéler mon identité.

"Exact. Mon nom est Vaan Krystal. Je veins à peine d'arriver dans le service en tant que chirurgienne."

L'expression de la jeune fille n'avait pas changée. Elle était peut-être en état de choc malgré son courage et sa logique. Elle n'a peut-être même pas remarquée mon accent ... C'est une bonne chose ! J'arrive enfin sourire, malgré qu'il y ai eu un décès, j'ai réussi à passer à autre chose.

"Et toi, quel est ton nom jeune fille ?"

Je pourrai enfin mettre un nom sur ce visage ~ Même si j'espère qu'elle ne reviendra jamais aux urgences ...

1er doutes

"Je me nomme Lucylia, je travaille pour Rosapaline."

Elle "travaille" pour Rosapaline ... Alors là-bas, ils font travailler les enfants et les jeunes ? Elle n'est peut-être pas si jeune que ça ... Moi qui la juge vers les 16 ans, elle doit en avoir 18 ... Peut-être même 19 ...
Rosapaline ... Même si je ne connaît que très peu cet établissement, je garde toujours la même impression : Je n'aime que très peu que l'on fasse mention de celui-ci. Certains membres de l'Eglise m'ont toujours avertie de ne pas m'y approcher, sauf si j'aime le risque. De toute manière, je ne compte pas le faire, j'ai autre chose à faire que d'aller voir ce qu'il se trame là-bas.

"Je devrais rentrer, j’ai pas mal de choses à faire … Maintenant."

Elle avait repris un petit sourire avant de terminer sa phrase. Je trouve cela étrange mais peut-être bien que je n'ai pas encore très bien compris la mentalité de Lavandia ...
En tout cas, je ne vais pas le retenir ici, elle n'a plus rien a y faire ... Vu que son amie n'est plus ...
Je dois reprendre mes fonctions, on ne sais jamais ce que nous réserve l'avenir ...
J'aurai bien voulu lui poser quelques questions qui aurait pu me faire avancer dans mes recherches mais je suppose que je le reverrai, un jour ...
J'hoche la tête d'une manière assez sérieuse puis je reprends une expression accueillante.

"Je vois ... Je ne vais pas te retenir. J'espère que l'on se reverra, non pas ici aux urgences mais ... quelque part en ville. En tout cas, fais bien attention à toi. Je n'aimerai pas à avoir à t'opérer."

Même si j'aime mon boulot, avoir le moins d'interventions que possible serait bien. Cela ferait moins de morts ici ... Après tout, je sais que maintenant, je ne suis pas apte à sauver tout le monde ...